Pour changer le monde positivement, il est probablement vain de chercher à changer ce qui fait notre nature profonde. L'idée serait plutôt de réussir à nous accueillir dans nos côtés lumineux et nos côtés sombres, qu'il s'agisse de nous accueillir nous-mêmes ou d'accueillir autrui. Vivre l'harmonie en couple, en famille, en communauté ou en manageant une équipe passe par l'acceptation de toutes les facettes de nos partenaires de vie, en abandonnant le projet de les voir changer profondément. C'est à cette condition qu'une alchimie vertueuse pourra émerger.
“Le 21ème siècle sera spirituel ou ne sera pas” Cette phrase de Malraux a pris tout son sens en ce mois d’Avril 2020, en plein confinement planétaire, première manifestation de la fin annoncée d’un modèle de société. Les ruptures que notre société doit engager pour relever les défis sociétaux et environnementaux semblent incontournables et pourtant, les résistances au changement n’ont jamais été aussi profondes et ancrées.
La relation au travail n’échappe pas à ce constat. Le niveau de défiance des actifs vis à vis du statut de salarié n’a cessé de croître ces dernières années et avec l’arrivée des “générations Z”, la pression monte pour une refonte profonde de l’entreprise. Dans ce contexte, l’encadrement se trouve à la croisée des chemins, au cœur d’une mutation qu’ils n’ont pas choisie et confrontés à leurs limites personnelles pour l'assumer. Ils sont souvent perdus entre la pression montante des équipes et le conservatisme de dirigeants porteurs d'un modèle managérial malheureusement dépassé … entre le marteau et l'enclume comme ils le disent souvent.
Pour libérer le système, il est donc nécessaire d'entreprendre un chantier à deux niveaux : Libérer les dirigeants de leurs peurs d'un côté et refondre les modes de travail de l'autre pour aller vers des modalités laissant beaucoup plus de marge de manœuvre à chacun. Certaines entreprises vont jusqu'à laisser le champ totalement libre à chaque salarié pour créer l'environnement de travail qui lui convient, y compris pour le choix de leur manager, leur nombre de jours de congés ou pour leur rémunération ... rêve ou réalité atteignable ?
Pour ce qui est de la libération des dirigeants de leurs peurs, elle passe souvent par un long chemin d'introspection et de conscience. Engagé dans une démarche spirituelle, je m'inscris dans un courant d'acceptation de soi et d'autrui qui propose une vision différente du sens de notre existence sur cette terre, en lien avec notre âme, notre conscience profonde ou notre être. Cette vision ouvre une voie magnifique pour nous libérer de nos peurs.
Qu'il s'agisse de notre vie familiale, amicale ou professionnelle, le chemin que je vous propose aujourd'hui est un chemin de tolérance et d'intégration... mais pas de complaisance. La prise en compte par exemple des blessures que chacun a subi sur son parcours permet de mieux accueillir des comportements souvent dérangeants et d'aborder autrui avec une compassion qui doit lui permettre de s'ajuster naturellement. S'il faudra parfois passer dans un mode de confrontation positive, ce sera toujours avec un profond respect de l'être humain.
Nous faisons tout au long de nos vies l'expérience répétée de nos talents et de nos blessures. Quel est le sens de ce destin ? un chemin vers l'acceptation totale et inconditionnelle de soi et d'autrui ? C'est en tout cas la voie qui permet de transformer un collectif en une communauté épanouie et résiliente. N'est-ce pas là une vision de l'humanité à laquelle nous aspirons tous ?